école à vendre

L'élève au tableau inscrit La cloche sonne,
et personne,
répond.
Comme un vœu pieu
pauvre lieu,
abscons.

Les murs s’effritent,
c’est d’un triste,
sans vie.
Plus de récités,
abandonnée,
pétrie.

Mais s’entend encore
une voix d’or,
Marie.
Qui appelle Pierre,
son grand frère,
ici.

J’ouvre la porte,
odeur forte,
la craie.
Un battement d’ailes
interpelle,
effraie.

Une carte bien mûre
sur le mur,
jaunie.
Fleuve de France
la Durance,
j’oublie.

Le verbe choisi
pour décri,
j’alarme !
Non aux bâtiments
fédérant,
sans âmes !

Enfants du quartier,
de leurs pieds,
venaient.
Pour les villages,
ramassage
d’mouflets.

À l’école fermée
plus d’arrêt,
on dort !
Village déserté,
plus d’récré,
c’est mort !

Marie, mairesse,
a sans cesse,
fait front.
Les jeunes vieillissent,
disparaissent,
s’en vont.

Aussi Marie vend,
soupirant,
les bancs.
Et c’est Jonathan,
qui les prend,
chantant.

Il les offre, marri,
à Marie,
en dot.
Ce fut le cadeau
le plus beau
du lot !

Marie l’épousa,
et publia
leurs bans.
Naissent des jumeaux,
sous l’préau,
en rang !

L’histoire ne dit pas
qui sera
gagnant.
Mais à cette école
pas de colle,
du temps !

Poème réalisé en double strophes, rimes croisées aux vers 3 & 6, soit 2x3 vers de 5/3/2 pieds. C’est une poésie utilisant les nombres premiers pour engendrer d’autres nombres, en l’occurrence un 4ième temps de rythmique. Soit sur 4 temps, ça fait :
2 temps , 1 temps, 1 temps
poum
poum-poum
poum
poum-poum

Le premier poun c'est la durée des 5 pieds du premier vers, puis les suivants poum-poum , ce sont les 5 autres pieds coupés en 2 (3+2).
Voilà comment 5/3/2 crée de façon imperceptible un 4 temps ! Puis l'ajout de rime introduit le chiffre 2. Il en découle :
- 6 des double strophes
- 12 (nombre de strophes).

L’ensemble créé les nouveaux chiffres ci-dessous :
- 8, temps d'une double strophe,
- 10, nombre de pieds d'une strophe (marquée par la rime alternée),
- 20, nombre de pieds d'une double strophe.