Le jour d’avant, je volais vers l’étranger,
Le jour d’après, au hangar, remisé.
L’inauguration n’a pas eu lieu,
de formation aux enfants, un vœu pieu…

Le plan de vol n’était pas du plus fiable.
Des BO lettres abrogées, ne restent
qu’un accueil pour le moins funeste,
celui d’un reclassement défavorable.

Les moteurs sont démontés, le ressort
de poussée mis de côté, comme mort.
Du bel équipage, les cahiers sont fermés,
cartes et instruments au site déposés.

Et commence la danse des alternances
des jours / nuits, où se gagne l’ennui,
où l’activité évite la condescendance
entre amis, loin des propos aigris.

Mais Jon est entré, a esquissé ce tracé
à mes ailes, la lettre P, comme patience,
puis la lettre A, comme archarnement
et le lettre S, comme sûrement !

Pas à pas, a détortillé ce fil d’ariane
aux multiples circonvolutions administratives
pour réaliser une nouvelle trame,
celle d’entrevoir un possible départ !

Jon, c’est le pote âgé, celui des années
où l’aventure se renouvellait sans arrêt :
découvertes de nouveaux rivages,
rires et actions, amitié et joie en partage.

Jon, c’est celui qui sait tout réparer,
sur lequel on peut toujours compter !
Mais Jon sait rêver, et c’est ce qui fait
que nous nous sommes rencontrés.

Il voit bien au-delà des deux appendices
de mes ailes dressées comme son doigt
qui m’invite à regarder au-dessus du toit,
au-delà des fenêtres, sentir l’appel au service.

Et tout en vacant à ses charges,
me consolide, armes et bagages,
me ranime, me sort du garage
me place en ligne de décollage !

Un vol d’essai ou est-ce le signe ?
Je ne sais mais déjà j’aspire l’air
depuis l’aire de ma consigne
où Jon attend, Jon attend…