La nuit est belle, l’air est chaud et les étoiles nous matent
La vie est calme, il fait beau, il est 2 heures du mat’.
On est là, tous les deux, à pourfendre cette société
qui nous a transformé, d’ados en bons bourgeois de téléréalité.

C’est ma vie, c’est la tienne qui se sont croisées en ce chemin.
Nous avons, chacun, rejoint nos rêves, construit des citadelles,
puis prendre ce recul, réveiller l’amitié que le temps n’a émoussé,
pour envisager de nouveaux projets, où l’entente est notre terrain.

Comme le chat d’Alice, ton sourire s’estompe, mais tes yeux gagnent
ce bleu lumineux, émaillé de paillettes d’or, pour ta compagne,
dont tu caresses vigoureusement le bas ventre soyeux,
pour faciliter ce cheminement à l’extraction de gaz dangereux !

Un long bruit espéré s’ajoute à l’agaçante stridulation des grillons.
Nous nous regardons comme nous l’étions, à la voix du pion,
repris dans nos activités délictueuses pendant les récréations,
et éclatons de rire comme deux enfants, de ce temps à punitions !

La nuit est bruyante, l’air est vicié et les étoiles se marrent
à contempler deux idiots qui se mettent à courir dans le noir,
poursuivis par les braiements de l’humble servante du Poitou,
sous une calvacade de souvenirs de collégiens les plus fous !

C’est drôle, pour un peu, nous lui déposions nos cartables
sur son échine, l’un conduisant, l’autre la montant, flattant.
et caressant l’encolure de cette peluche haute sur pattes,
le regard désinvolte des jeunes années de nos treize ans

Et ce clopinement résonne encore dans ma tête, métronome,
scandant chaque seconde de la vie passée d’un homme.
Et l’image d’une paire d’yeux cerclée de blanc se superpose
à celle de deux hommes s’interrogeant au sens à cette pause...

La nuit est belle, l’air est chaud et les étoiles nous matent
La vie est calme, il fait beau, il est 3 heures du mat’.